À l’occasion du Salon Artistique 2025 à Pierres, l’Office de Tourisme a eu le plaisir de rencontrer Christian Hirlay, Sculpteur sur métal. Dans son univers figuratif, il transforme l’acier Corten en formes vivantes, où le mouvement et la précision prennent toute leur place !

Pour commencer, pourriez-vous vous présenter en quelques mots à ceux qui ne vous connaissent pas encore ?
« Je m’appelle Christian HIRLAY, je suis artiste plasticien, sculpteur sur métal. J’ai étudié à l’Institut d’art visuel d’Orléans, où j’ai beaucoup travaillé le dessin avant de me tourner vers la sculpture en acier Corten. Ce matériau me permet de créer des pièces destinées à l’extérieur, toujours dans une démarche figurative. »
Pouvez-vous nous raconter comment vous êtes entrée dans le monde de l’art et quel a été le déclic qui vous a donné envie de créer ?
« Je crois que j’y ai toujours été, d’une certaine manière. J’ai toujours dessiné, et j’ai eu la chance de pouvoir faire mes études dans ce domaine, ce qui m’a donné une certaine légitimité. Il n’y a pas eu de véritable déclic, plutôt un cheminement naturel, qui m’a permis de relier mes deux centres d’intérêt : le dessin et ma passion pour le monde équestre qui m’a amènera plus tard à sculpter des chevaux«
Y a-t-il un thème que vous explorez depuis longtemps et qui ne vous quitte jamais ? pourquoi ?
« Oui, le thème animalier, et en particulier le cheval. J’ai une véritable fascination pour cet animal. Depuis tout petit d’ailleurs, j’ai toujours été passionné par le cheval. Sa grâce, son mouvement, sa précision. C’est l’un des sujets les plus riches à travailler. C’est aussi l’animal que je préfère représenter pour son esthétisme et la richesse de ses mouvements, son côté fascinant et mystérieux.
Cependant, j’essaie toujours de garder une certaine distance, de ne pas être trop dépendant de l’animal. Avant d’être un cheval, une sculpture reste un objet, une construction plastique. Le risque est de vouloir trop raconter, de trop charger. J’essaie donc de conserver une certaine légèreté et de privilégier la force visuelle de l’œuvre. »



Quelles sont vos principales sources d’inspiration ?
« Je pense que tout ce que l’on voit laisse une trace en nous et devient une source d’inspiration, parfois consciente, parfois non. Alexander Calder, par exemple, m’a beaucoup influencé, notamment par son travail des structures en fil de fer. Jean-Louis Sauvat, sculpteur contemporain, m’a également inspiré par son approche du cheval.«
Pouvez-vous nous parler du processus de création ?

« Tout commence par une phase de préparation, je me mets dans les bonnes conditions dans mon atelier. Je découpe des morceaux d’acier de tailles variées, de façon plus ou moins aléatoire. Puis vient la phase d’assemblage, la plus intéressante : je construis pièce après pièce, en cherchant l’équilibre. L’œuvre doit rester légère, sans excès de matière, tout en étant solide. Ensuite, je prends du recul : qu’est-ce que je ressens face à cette pièce ? Fonctionne-t-elle sous tous les angles, puisqu’elle vit en trois dimensions ?
Enfin, je ne cherche jamais la perfection. Je préfère me laisser surprendre par l’énergie de la sculpture. C’est une manière de donner vie à un matériau inerte, de le transformer, de lui offrir un vécu. Je ne perds jamais de vu qu’à la différence d’un artisan au savoir-faire établi qui créé de l’utilitaire, mes pièces sont destinées à être regardé, le processus ainsi que la vision de la perfection sont donc très différents ! »
Quels matériaux ou techniques aimez-vous utiliser, et pourquoi ?
« Je pense que chaque sculpteur trouve le matériau qui lui correspond. J’ai commencé avec le fil de fer, très simple à travailler, mais dont le rendu restait trop fragile et surtout transparent. Je me suis donc tourné vers des surfaces en tôle, plus puissantes visuellement. Puis j’ai fini par trouver mon matériau de prédilection : l’acier Corten.
C’est une matière extraordinaire : on peut enlever, ajouter, modifier en permanence. Au premier abord, le métal parait froid et solide mais comme il est lié au feu et à la fusion, il est possible de le rendre malléable, docile même, si on sait l’aborder avec les bons outils !«
Parmi vos expériences professionnelles, y – a- t-il des moments qui vous ont profondément marqués ?
« Bien sûr, au Salon d’art équestre à Saumur, j’y ai exposé une sculpture, un petit cheval en fil de fer qui a eu le premier prix dans la catégorie des sculptures. Ce qui m’a le plus marqué je pense que c’est lorsque le gérant de la maison Hermès, m’a demandé s’il pouvait acquérir ma sculpture pour le musée Hermès. Ce fut évidement un honneur. «
« D’autre part, récemment la maison vétérinaire de Maison Alfort m’a commandé une sculpture de cheval grandeur nature pour symboliser la confiance qu’il y a entre l’Homme et l’animal d’autant plus de domaine médical. Une fois encore c’était très plaisant d’avoir une de mes pièces dans ce haut lieu patrimonial ou l’on soigne les animaux.«
Avez-vous un projet ou un rêve artistique que vous n’avez pas encore réalisé ?
« Je pense que mon plus grand rêve artistique serait de toujours avoir la motivation de créer, que mon « envie de faire » ne s’éteigne pas, j’aimerai garder cette passion et la cultiver. »
Qu’est-ce que cela représente pour vous d’être l’invitée d’honneur de cet événement ?

« Pour moi cela représente un grand moment de convivialité, d’échange et de partage entre passionnés. Bien sûr, c’est toujours agréable d’être mis en lumière et de voir son travail reconnu, mais c’est surtout l’occasion d’aller à la rencontre du public.«
Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui débute dans l’art de sculpter aujourd’hui ?
« Je pense qu’il faut savoir être patient, être sûr que c’est réellement ce que l’on veut faire, prendre plaisir à le faire, multiplier les contacts dans le milieu, trouver son domaine, son univers, ne pas seulement être artiste pour être artiste.«
Christian HIRLAY sera présent au Salon Artistique qui a lieu du 06 au 14 septembre à Pierres. L’occasion d’échanger avec lui sur ses passions et son univers !

